Parce qu'on pense parfois que la reconversion est un rêve inatteignable, mais qu'il suffit "d'oser croire en soi et ses envies" et trouver sa voie.
"Quand on est jeune, on suit... enfin, à mon époque ! On m'a orienté vers un CAP de boucherie, puis l'heure du service militaire a sonné pour moi.
J'ai effectué celui-ci au sein de la Gendarmerie Nationale. Le métier me plaisait, les conditions de vie également et je suis devenu gendarme.
J'ai commencé une carrière en gendarmerie mobile, la jaune, comme on l'appelle, à faire du maintien de l'ordre, à partir en mission. Oh, j'en ai vu des belles îles ! J'étais jeune, c'était chouette de "voir du pays".
Puis j'ai décidé de rejoindre la gendarmerie départementale, j'allais avoir 30 ans, il fallait que je me pose un peu pour voir grandir mes enfants.
J'ai connu plusieurs unités, en Picardie, en Auvergne, ensuite le Lot en Midi-Pyrénées. L'exigence du métier, les nuits, le climat social dans lequel on baigne constamment. Ma femme ne me reconnaissait plus. J'étais comme "vidé" avant même d'avoir débuté ma journée.
Par la suite, un jour, l'idée fit surface d'un changement de vie professionnelle... Et pourquoi pas devenir boucher !
J'avais réalisé un CAP boucher étant jeune, je pourrais remettre à jour de mes compétences, racheter une boucherie en activité, sa clientèle et créer mon propre univers.
Ma femme m'a toujours fait confiance tout au long de mon parcours. Je l'ai donc naturellement embarqué avec moi dans cette aventure.
Nous avons entamé nos premières recherches sur "le bon coin". Nous avons trouvé rapidement d'ailleurs. Mais on a aussi vite déchanté. Les données comptables n'étaient pas fiables, le magasin à remettre au goût du jour, une clientèle maigre ou passante. Après quelques mois de déconvenue sur ce 1er projet, nous voilà reparti à zéro, mais toujours confiant.
Et puis, ce matin de février, devant mon ordi : "Vend cause de retraite, fonds de commerce en boucherie à proximité de La Rochelle".
J'ai directement contacté le propriétaire et le week-end qui suivait nous y étions.
J'avais les yeux qui brillent, mon épouse aussi d'ailleurs. Nous nous projetions tellement dans cette aventure ensemble ! Un vrai projet de vie commun.
Contrairement à notre 1er essai, le commerce était avenant avec une clientèle fidèle, un chiffre d'affaires qui permettait de vivre correctement et cerise sur le gâteau un logement au-dessus du magasin.
Le feeling avec les propriétaires était là. Toujours en activité, ils nous proposèrent de faire une passation en douceur. Je pourrais travailler et remettre mes compétences à niveau en boucherie et mon épouse au service. J'étais loin de mes préoccupations "gendarmesque" à ce moment-là ! Bien sûr, avant de signer, il fallait régler ma situation administrative en tant que gendarme, se "lancer" dans la signature de ma reconversion et surtout de ma retraite de militaire.
Clôturer un chapitre pour en ouvrir un autre.
Mes collègues, ma hiérarchie ont tous été assez surpris de ma décision. Ils m'ont parfois semé le doute, mais nous étions sûrs de nous et de notre nouvelle vie !
Aujourd'hui cela fait 3 ans que je travaille comme boucher avec mon épouse et nous nous épanouissons chaque jour qui passe. Si c'est de temps en temps difficile ? Bien sûr ! Qui a dit que tenir un commerce de nos jours se révélait simple ? Mais ma vie de gendarme n'a pas été un long fleuve tranquille non plus !
Trouver sa voie.. Alain, 47 ans, ancien gendarme et boucher heureux !
L'histoire d'Alain est celle d'un accompagnement professionnel, une reconversion réussie que j'ai pu réaliser au cours de ma carrière parmi tant d'autres.
Dès le début de son envie de reconversion, nous avons entamé ensemble une réflexion sur les raisons qui motivaient ce projet et celles qui le freinaient. Pas à pas, nous avons avancé conjointement en surmontant les difficultés qui se mettaient sur notre chemin.
La reconversion d'Alain a mis une année jusqu'à son aboutissement totale, à savoir "Avoir le titre de propriétaire de sa boucherie". Nous y sommes arrivés grâce à la confiance que nous avons mise les uns envers les autres, Alain, son épouse Sylvie et moi-même.
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